Dans l’écrin bleu marine de l’Océan Indien, La Réunion aussi bien que ses fonds sous-marins, est un assemblage de formations volcaniques, de paysages montagneux et de flore tropicale, soumis à un régime climatique nous apportant le plus souvent le meilleur, mais parfois le pire. Dans ce décor spectaculaire, le plongeur réunionnais bénéficie généralement de superbes conditions, avec des eaux calmes, claires et dont la température ne descend jamais au dessous de 23°C... Il arrive toutefois que ça se complique un peu…

En l’absence de grands lagons ou d’îles proches pour nous protéger, l’Océan Indien peut très vite se montrer sous un aspect plus «sauvage», surtout pendant l’hiver Austral, avec des vents de force 4 à 5 (après on ne sort plus) ou de fortes houles. Les passages de cyclones pendant l’été peuvent quant à eux provoquer quelques «désordres» interdisant toute activité de pleine nature pendant plusieurs jours. Enfin, malgré les faibles marnages dans cette zone (max. 80cm), certains sites comme les caps ou les pointes rocheuses peuvent être soumis à de forts courants aux abords de la pleine lune ou pendant les marées d’équinoxes.

Dans ces conditions et compte tenu de la grande diversité des fonds, des pentes externes riches en coraux de toutes sortes, aux tombants vertigineux où patrouillent les pélagiques, en passant par les épaves et les grottes plus ou moins profondes, le plongeur a ici de quoi se forger une belle expérience, tout en sachant reconnaître (bien entendu) les limites de ses capacités techniques et physiques.

Forts de ce privilège et dans le cadre de la promotion et de la valorisation des produits et des savoir-faire de La Réunion, nous pourrions envisager, avec toutefois une touche d’humour, la création d’un label «Plongeur Qualité pays», ou «BlueRun» pour ne pas nous retrouver dans le rayon des spécialités gastronomiques.

Après évaluation par un moniteur compétent, cette reconnaissance d’expérience pourrait être délivrée à partir du Niveau 2 pour attester de vraies capacités à plonger par fort courant, forte houle ou visibilité réduite, tout en gardant l’écolo-attitude*. A la fois sécurisante et valorisante cette démarche serait un clin d’œil à nos amis américains qui délivrent «généreusement» des certifications de compétences après une formation «de principe» (bateau, orientation, nuit, photo…).