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Le bateau
et
Le moniteur de Plongée
Janvier 2009 - GR |
Cette année je fêterai mes 70 ans et depuis 1963 je plonge « hors structure » avec mes propres moyens (bateaux, équipement).
Enfin
à la retraite en 2000, je m’installe à La Réunion et me décide à
« rentrer dans le rang » des plongeurs de loisir en enfilant rapidement
mes niveaux 1,2 et 3. Je découvre alors le monde de la plongée en club
et ses particularités. Mais plus que dans le domaine de la plongée,
c’est dans celui de l’organisation de cette activité et plus
particulièrement de la navigation que je souhaite m’exprimer…
Pour
commencer, je dois préciser qu’il s’agit plus là d’un constat un peu
critique que de remarques ironiques sur les qualités de marin de nos
pilotes-moniteurs (ou l’inverse).
Après
m’être embarqué sur plusieurs bateaux de plongées (fédéraux ou
professionnels), j’ai rapidement constaté que la plupart de ces
« chauffeurs de la mer » souffrent d’un cruel manque de formation
spécifique au pilotage d’un bateau, souvent lourd et peu manœuvrant, et
transportant des passagers dans des conditions de navigation parfois «
turbulentes ».
Pour rester
simple et peut être apporter la contribution de ma modeste expérience,
voici donc quelques conseils que je me permets de donner à ceux qui
auront l’humilité de reconnaître leurs lacunes :
1-
La manœuvre de récupération d’un plongeur en surface en fin de plongée,
doit être celle de « l’homme à la mer », surtout lorsque les
conditions sont mauvaises. Pour rappel, la manœuvre dite de "Boutakoff"
doit conduire le bateau (au vent) à dériver sur l’homme à la mer, à
vitesse nulle, uniquement poussé par le vent ou par le courant.
2-
Afin d’éviter le drame d’un plongeur pris dans l’hélice pendant la
manœuvre de récupération, le moteur doit être impérativement coupé
quand les plongeurs remontent à bord. C’est le seul moyen qui permettra
de ne pas remettre en prise le moteur, en cas de manœuvre accidentelle
de la commande des gaz, par exemple : par une personne à bord
déséquilibrée par la gîte du bateau.
3-
Le bateau ne doit jamais se diriger directement (face) sur les
plongeurs en surface. Un blocage accidentel des gouvernes peut conduire
le navire à passer sur eux sans que personne n’ai le temps de réagir.
En conséquence, la route du bateau doit toujours rester parallèle
(bâbord ou tribord, suivant le vent ou le courant) à la position des
plongeurs. La règle de navigation vers un parachute (palanquée au
palier), doit être la même avec une marge de sécurité de 20 à 30m en
plus, au cas où les plongeurs de cette palanquée ne seraient pas tous
groupés sous le parachute (…).
4-
La technique de mouillage, lorsqu’elle ne se fait pas sur une bouée,
doit être adaptée à la taille et au poids du bateau, mais aussi aux
conditions d’environnement (nature du fond, proximité d’un récif) et
météorologiques (houle, vent, courant). On constate trop souvent que le
mouillage est trop court et donc susceptible d’être accidentellement
levé par une mer ou un vent trop fort.
5-
Enfin, s’ils n’étaient pas aussi pris par leur métier, je serais tenté
de suggérer aux moniteurs de participer à l’action (bénévole) de la
SNSM. Ils pourraient ainsi bénéficier d’une bonne formation de
navigation, tout en participant activement au secours en mer dont ils
seraient les premiers bénéficiaires en cas de besoin.
Pour
conclure, reconnaissons que par la grâce de NEPTUNE et par chance, nous
ne pouvons que nous réjouir du peu d’accidents de la navigation dont
les plongeurs sont victimes…
G.R
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